J’ai tant de choses à vous raconter…

Premier billet, premier chapitre d’une longe série, le déclencheur qui me donne l’occasion de vous proposer un cadre de lecture… Pour qu’une fois établi, mes souvenirs puissent remontrer jusqu’à vous sans être contraints de se conformer à la chronologie ou à une thématique donnée.

L’essentiel de cette aventure c’est toute la vitalité avec laquelle j’ai senti mon âme vibrer et changer au fil des jours. Les histoires, les clients, les clubs, le strip-tease, la danse, tout n’est qu’un film d’apparences et de jeux de rôles qui m’ont permis de plonger au coeur du volcan ; là où chaque épisode fait de nous un être différent. Je vous les raconterais ces histoires souvent drôles et parfois moins, je vous les décrirais ces clients aux milles visages, ces hommes, ces femmes, ces couples, la faune et la flore de ces endroits secrets… Je vous emmenèrais dans l’intimité du strip-tease, lorsque les chats sont gris et que le coeur des hommes est teinté d’un désir qui ne se consomme que la nuit…

L’idée surtout, la véritable quête, c’est celle de la face cachée de cet univers, dans sa beauté et sa laideur, dans ce qui fait rêver et dégoûte, dans ce qui devrait être révélé aux yeux de tous et dans ce qui se dérobe pourMe Burlesque exister… Tout est à prendre, tout est à entendre, chaque détail est une pièce du puzzle de notre humanité.

Aucun moment ne s’est jamais répété, chaque nuit apportait son lot de surprises et de nouveautés. Chaque journée comptait dans la préparation de la nuit à venir ; mon horloge biologique avait réduit mon sommeil à une plage d’à peine six heures. Une fois les yeux ouverts, mon cerveau commençait immédiatement à traiter les informations de la veille, mon corps voulait se nourrir, la vie m’appartenait et j’avais hâte de tout entreprendre avec enthousiasme et excitation.

J’ai ressenti beaucoup de douleurs physiques, de la fatigue bien-sûr et parfois cela m’inquiétait; je savais que je poussais mon corps à l’extrême, je savais qu’il me soutenait dans ma quête mais je savais surtout que tout cela n’allait pas durer. Alors j’ai fais de mon mieux et je vous dirais comment j’ai tout fait pour garder la ligne alors que l’alcool, il faut bien le dire, a dessiné sur mon corps une cellulite fort disgracieuse qui s’est installée exactement là où aucune masse grasse n’avait jamais eu l’occasion de se loger… Il y a eu cette nourriture quotidienne pour mon âme et mon corps et puis ce poison qui n’ont eu de cesse de jouer avec mon équilibre au travers de sensations de bien-être et de lourdeurs.

Je n’ai pas eu le mal du pays, il n’y avait que peu de place pour la nostalgie; chaque journée était un parcours à suivre, chaque soir était une aventure dans laquelle il fallait être apprêtée et en présence de chaque instant. Pour la première fois de ma vie, mon esprit ne traitait plus des problèmes quotidiens mais soulevait des questions existentielles qui se développaient sous mes yeux, comme lorsqu’on lit un livre. J’étais devenue un chercheur à plein temps des vérités universelles, mon cerveau se nourrissait de questions complexes; j’étais tellement fascinée par tant d’informations et de prises de conscience que j’en oubliais ce qu’était l’ennui et la signification des jours de la semaine.

Vous l’aurez compris, l’idée est de délivrer au fur et à mesure de mes écrits, toute la profondeur de cette expérience et tous les petits détails qui en ont fait sa singularité. Je voudrais vous écrire dans le même élan de liberté que celui qui me portait chaque jour à aller plus loin dans cette expérience. Toutes ces phrases, qui parcouraient mon esprit, lorsque je marchais, observais, écoutais ou restais là dans le silence. Tous ces mots qui défilaient et ne demandaient qu’à prendre du relief dans le partage.

A présent que la fenêtre s’est ouverte, les révélations et enseignements peuvent commencer…

Sophie.